Mon premier télescope

Quel télescope pour un débutant ? C’est probablement la question la plus posée dans les clubs et les boutiques d’astronomie. Ce n’est pas une question à laquelle il serait difficile de répondre si la question était posée en entier, mais il manque pratiquement toujours quelque chose la fin : pour quel usage ? Et c’est là que les choses se compliquent. Parce qu’on peut faire des choses différentes selon le type de télescope, mais on ne peut pas vraiment tout faire avec le même télescope.

Il y a deux grandes approches en astronomie amateur : l’observation et l’astrophotographie. Un débutant sait rarement dans quelle voie s’engager ni ce qui va lui plaire. Or ce sont deux approches vraiment différentes qui demandent un matériel différent.

Dans les paragraphes suivants, nous allons essayer de dégrossir en vous donnant une petite idée de la manière dont ces deux façons de faire de l’astronomie se pratiquent concrètement.

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L’observation : la voie de la contemplation

Il s’agit de la façon la moins chère de faire de l’astronomie et avec un budget de moins de 500 € on peut trouver un instrument qui permet d’admirer énormément de choses sous un ciel sombre.

Télescope dobson Messier Bresser 203/1200
Dobson

Messier Bresser 203/1200

Le modèle télescope qui est représenté ici s’appelle un dobson. C’est un assemblage très simple composé d’un tube optique, le télescope lui-même, monté sur un système à bascule qui permet de le pointer très facilement partout dans le ciel. Il y a différents types de télescopes dobson, mais tous fonctionnent de cette manière.

 

 

Qu’est-ce qui est important dans un télescope ?

On caractérise les télescopes par deux chiffres : le diamètre de la lentille ou du miroir, et la longueur focale.

Le diamètre détermine la quantité de lumière que le télescope va capter. Plus le diamètre est élevé, mieux on distingue les objets peu lumineux comme les galaxies lointaines ou les nébuleuses.

La focale c’est, pour simplifier, la distance qui sépare l’objectif de l’endroit où l’image se forme : le point focal. On y glisse un autre élément optique, l’oculaire, qui permet de voir l’image.

La longueur focale détermine le grossissement maximal. Plus elle est élevée, plus vous pourrez grossir. Mais attention ! Plus vous grossissez, moins l’image sera lumineuse, et vous risquez de ne plus voir les objets les plus sombres comme les nébuleuses par exemple.

Une grande focale convient parfaitement pour la Lune et les planètes qui sont des objets très lumineux. En revanche si vous voulez observer ce que les astronomes appellent le ciel profond, qui est constitué d’objets très sombres, vous allez devoir limiter la focale.

La bonne nouvelle c’est que cette apparente dichotomie se résout facilement par l’achat, même plus tard, d’une lentille de barlow de bonne qualité que l’on peut mettre et retirer à loisir et qui va multiplier la longueur focale de l’instrument.

Dans l’exemple ci-dessus, le télescope a un miroir de 203 mm et une focale de 1 200 mm ce qui en fait un instrument relativement lumineux pour un budget qui reste abordable.

Pour finir, il reste les oculaires. On l’a vu, il s’agit d’un élément optique amovible qui grossit l’image concentrée par le miroir ou la lentille. C’est l’oculaire qui va déterminer le grossissement final, mais aussi la taille de la portion du ciel que vous allez voir (le champ). Les oculaires ont également leur propre focale, mais à l’inverse de la focale du télescope, le grossissement diminue lorsque la focale de l’oculaire augmente.

Lorsqu’un télescope est livré avec des oculaires, ils ne sont généralement pas de très bonne qualité et c’est souvent un élément à améliorer par la suite.

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Un élément à ne pas négliger : le ciel

La qualité du ciel est un élément fondamental qui va déterminer la quantité de détails que vous allez voir. Il peut y avoir de la turbulence atmosphérique, notamment après une journée chaude en été, du vent ou même de la poussière. Ce sont des éléments temporaires qui vont interférer avec la qualité du ciel. Il faut également compter avec la pollution lumineuse qui est plus ou moins invariable à un endroit donné. Si vous êtes en ville, il faut être honnête, à part la Lune ou les planètes vous ne verrez pas grand-chose. À la campagne en revanche et sous un ciel bien sombre, vous allez avoir accès à un tas d’objets du ciel profond en fonction du diamètre de votre instrument.

L’astrophotographie : la voie technique

Contrairement à l’observation, l’astrophotographie peut vite revenir cher et c’est également une discipline dont la courbe d’apprentissage est beaucoup plus longue. Contrairement à l’observation cependant, elle tolère beaucoup plus la pollution lumineuse et on peut en faire même en ville grâce à des filtres.

L’astrophotographie peut se pratiquer sans télescope, un simple appareil photo suffit. Il faudra cependant un objectif avec une focale respectable, 135 mm par exemple, même si on peut travailler avec des focales plus courtes.

À la différence de la photo diurne, l’astrophotographie demande de longues poses, 30, 60, 120 secondes, etc. En fonction de la longueur focale de votre instrument, et donc du grossissement, il faudra compenser la rotation de la Terre. Pour cela, il vous faut une monture dite équatoriale — dont l’un des axes est parallèle à l’axe de rotation de la Terre — et qui est motorisée pour justement compenser cette rotation.

Avec un télescope la focale sera plus importante qu’avec un appareil photo et par conséquent la précision de cette compensation, que l’on appelle le suivi, deviendra plus critique. À tel point d’ailleurs que dans ce cas vous allez avoir besoin d’un système de guidage qui se compose d’une seconde lunette montée en parallèle à votre télescope (une lunette guide), équipée de sa propre caméra d’astrophotographie, et d’un ordinateur relié à la monture de votre télescope. À l’aide de ce système, un logiciel dédié va prendre des images du ciel à intervalles réguliers et les comparer pour détecter tout déplacement des étoiles d’une image à l’autre.

Ces déplacements sont le symptôme d’un suivi imparfait et le logiciel va donc envoyer des commandes à la monture pour compenser ces imperfections. Ce système de guidage va permettre à l’appareil photo ou à la caméra d’astrophotographie montée sur votre télescope de faire des poses longues sans filé, c’est-à-dire sans que les étoiles ne forment des traits sur la photo.

Il y a beaucoup d’autres choses à dire sur l’astrophotographie et elles dépassent le cadre de cet article. Nous vous recommandons l’excellent ouvrage L’astrophotographie par Thierry Legault si vous souhaitez développer ce sujet.

Si vous avez des questions et si vous cherchez de l’aide pour le choix ou l’utilisation d’un instrument, vous pouvez rejoindre un club. Vous pouvez également rejoindre dés aujourd’hui le serveur Discord astronomie Astro-Fr et discuter avec des astronomes amateurs expérimentés et d’autres passionnés.